Le Quatuor Hanson et la violoncelliste Héloïse Luzzati révèlent, dans le cadre magique du Château de Vigny en cours de restauration, deux quintettes à cordes inédits, écrits par deux des plus célèbres compositrices du XIXème siècle : la française Louise Farrenc et l’allemande Luise Adolpha Le Beau. Deux grandes œuvres chambristes romantiques à l’écriture foisonnante, pour Farrenc empreinte de solennité, pour Le Beau de mélancolie.

A près de cinquante ans d’écart, les trajectoires de Louise Farrenc (1804-1875) et de Luise Adolpha Le Beau (1850-1927) illustrent le parcours d’une compositrice professionnelle au succès établi au XIXème siècle : reconnues par leurs pairs (Farrenc est lauréate du prix Chartier, Le Beau membre honoraire du Mozarteum de Salzbourg), compositrices d’une oeuvre symphonique conséquente (trois symphonies pour Farrenc, un concerto pour piano et une symphonie pour Le Beau), elles sont également les autrices d’un passionnant corpus chambriste, dont font partie leurs quintettes à deux violoncelles. Celui de Le Beau, composé en 1900, est une œuvre de la maturité et fut notamment joué en concert à Baden-Baden. Celui de Farrenc est une adaptation du Nonette pour cordes et instruments à vents, et l’une des rares œuvres de la compositrice encore inédites aujourd’hui. Les mots de la Revue et Gazette Musicale de Paris, écrits en 1875 à la mort de Farrenc, auraient tout aussi bien pu s’appliquer à Le Beau : « si le gros public ignore son nom, c’est aux artistes, qui savent ce que valait cette femme éminente, à lui rendre hommage de la manière la plus utile pour sa mémoire, c’est-à-dire en faisant entendre de temps à autre les créations de cet esprit si distingué ».